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¤ Mademoiselle Yum ¤
20 juin 2006

::: No Way :::

Ce matin, j'avais comme la fièvre. Je ne voulais plus écrire ici. Parce qu'il y a quelques jours j'ai perdu tout ce que j'avais écrit de plus incroyablement "moi".plume130404

Alors j'ai écrit, mais ailleurs, symboliquement. Des choses bien différentes de ces écrits que j'ai perdus. Comme une vengeance inutile et hasardeuse...

Et puis j'ai réalisé qu'il fallait que je ramène tout ça ici, parce que c'est ici, et nulle part ailleurs, malgré mon trouble et toutes les larmes qui m'ont noyé l'autre soir...

[ Ouvrez les bras... ]


Attention, je n'ai rien à dire. Je suis de la pire espèce, de celles qui sont là mais qui n'ont rien à raconter. De ces poupées dégonflées qui pullullent sur la toile mais qui n'ont pas grand-chose dans le ventre. Ou qui veulent bien le faire croire. Tour à tour divine maîtresse des lieux et pauvre petite fille abandonnée par son âme toute entière.

Et si c'était cela, le but même du jeu ? De ne pas vraiment faire savoir si l'on est ou si l'on n'est pas, si l'on a ou si l'on n'a pas ? Après avoir tant écrit sur moi-même, et si j'écrivais sur les autres, tous les autres, les autres au bord de ma Vie et les autres au bord de mes songes ? Les autres qui sont bien là et ceux qui sont dans ma tête ? J'ai déjà un peu fait cela, auparavant, mais à visage découvert. Alors je tire maintenant la protectrice couverture à moi, à mes pieds et sur mon corps velouté, car mon corps est velouté, je viens de le décider.

Ici je ne suis personne en particulier, rien en particulier, je ne suis là pour personne et je suis là pour tout le monde. Et si je veux je serai fée, et si je veux je serai sorcière, et si je veux je serai charmante, et si je veux je serai ridicule. Et si je veux j'illustrerai mes notes, et si je veux je ne les illustrerai pas. Et si je veux je suivrai les modes et les coutumes de la toile fashionisante à souhait, et si je veux je n'en ferai qu'à ma tête.

Si je veux je serai sûre de moi. Et si je veux je serai moins sûre.

Où je veux, quand je veux, avec qui je veux, comme je veux.

Ou comme je peux...

... Je me languis et m'allanguis, j'invente des mots, des instants, je ferme les yeux et je laisse tout en plan. Comme à mon habitude.


L'ardente attente, le nez tourné vers le Néant. On voudrait lui tourner le dos mais il est bien là, impossible de l'éviter. Mes dents grincent de se serrer si fort, comme si serrer les dents avait fait passer le temps plus vite. Pourquoi je change tout le temps d'avis, d'envie, d'idée, de bord ? Pourquoi je ne sais pas me plier aux obligations du quotidien ? Pourquoi je recherche inlassablement la porte ouverte au jemenfoutisme, pourquoi je préfère étaler mes rêves aux abords d'une plage plutôt que rester coincée dans un bureau cerné par les cons ?

Le prix à payer quand on veut continuer à rêver, alors que l'âge est passé, selon notre société abrutissante. Alors que le reste du Monde voudrait que l'on courbe le dos et qu'on copie-colle le comportement du voisin, métro-boulot-dodo, études-travail-famille-mariage-gosses-retraite au soleil.

Mais on fait comment quand on ne veut pas travailller, quand on ne veut pas se marier, quand on ne veut pas de gosses + Labrador + Renault Espace, quand on veut le soleil avant d'être trop vieux/vieille pour pouvoir en profiter vraiment ??
> Se marier = pas obligé.
> Les gosses + Labrador + Renault Espace = pas obligé non plus, jusque là tout va bien. Mais allez faire comprendre ça à la grand-mère et à ses us et coutumes légendaires...
Le problème se pose plus particulièrement concernant le travail. Je ne suis pas née dans la "bonne" famille, je n'avais pas de petite cuillière dorée dans la bouche à ma naissance, il me faut donc "travailler" pour subvenir à mes besoins, en toute logique. Sauf que. Ca me fait chier. Parce que je n'aime pas où les rails professionnels me poussent. Mais alors pas du tout. Et plus le temps passe, plus la situation se gâte. Plus les jours filent et moins je supporte. Cet insupportable train-train qui me fatigue prodigieusement, qui me met le moral dans les chaussettes.

Alors il paraît qu'on n'est pas forcément plus heureux(se) si on naît avec une cuillière dorée dans le bec. Mwouais. Je ne peux pas me prononcer sur le sujet, je n'ai jamais essayé, la cuillière dorée.

Alors j'attends avidemment qu'elle me tombe sur le coin de la langue, la cuillière dorée, hein, juste assez dorée pour ne plus avoir à me lever le matin à 6h15 pour aller faire ma petite journée de bureau à se chier dans les baskets.

Je me sens incroyablement pathétique tout à coup...

... Oui j'ai lu un livre hier qui m'a bien remontée, ça doit être pour ça, sûrement.


[ Fermez les bras. ]



© Mademoiselle Yum

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