::: Yo soy del sur :::

Il y a la bruissement des ailes des pies, il y a le soleil derrière la vitre qui me met du plomb dans le coeur, il y a le fond de la cafetière qui commence à sentir le roussi, il y a le temps qui s'écoule et qui défile, imperturbable face à mon ennui profond. Et pourtant...

Il y a des gens que j'aime et à qui je tiens, il y a Marilyne, Myriam (merci du fond du coeur pour ton joli cadeau) et Aka, il y a Eddy que finalement je n'apprend à connaître que maintenant, il y a le voisin qui va bientôt repartir pour l'Ile Maurice et on ne s'est même jamais pris une cuite ensemble, mais bordel mais qu'est-ce que je fous de ma petite Vie. Nan j'rigole.

Il y a dans ma tête des envies de longues histoires, de romans de 1000 pages, des idées saugrenues, un besoin irrémédiable de déployer mon jeu de cartes, persuadée que j'ai un joli fool, et c'est alors que bien souvent je m'aperçois que mon jeu tout entier est tombé à même le sol sous la table, piétiné par les santiags du reste du Monde.

Il me manque une case. Je ne dis pas ça pour faire genre, genre "vous voyez j'écris sur mon blog et j'ai une case en moins donc je suis over intéressante et originale, je suis rock n roll à tendance suicidaire moi baby", non je dis ça comme je le pense, je ne fais jamais ce qu'il faut, ou alors jamais comme il faut, je ne dis jamais ce qu'il faut, je ne vais jamais où il faut quand il faut. J'ai toujours un train de retard, ou alors je me trompe carrément de train, voire même je me trompe de gare.
Je m'étouffe moi-même et je me perds moi-même dans les méandres d'un grand Rien du Tout.

J'imagine ma Vie, au fond de ma petite tête de petite conne, comme un grand truc du 7ème Art ou que sais-je encore, alors forcément quand les choses arrivent ce n'est que la Vraie Vie de tous les jours, et je ne sais pas la vivre. Pourtant j'ai tout ce qu'il faut, humainement parlant, enfin presque, mais on dirait que je ne sais pas où regarder, qui écouter, quand dégainer.

C'est très bizarre comme sensation.

Je suis une handicapée des mots, des sentiments, une handicapée du travail aussi je crois. Quoique la seule fois où j'ai eu la chance de faire un travail qui me plaisait, je me suis plutôt bien déchirée. Enfin c'était y'a dix ans en même temps. Il serait peut-être temps de remettre ça...

Mon corps frémit de milliers de trucs sûrement super chouettes, mais c'est comme avoir un super vaisseau spatial à disposition pour aller voir la Lune et les Etoiles, et ne pas savoir comment le démarrer...

Plus débile que cette dernière image de style tu meurs.

(...)

Mes humeurs me fatiguent à un point... Heureuse, pas heureuse, épanouie, pas épanouie, satisfaite, pas satisfaite, belle, pas belle, grosse, pas grosse, finie, pas finie, gentille, pas gentille, comblée, pas comblée, ceci, pas cela... Pfff des fois je me demande si c'est pas plus simple de naître garçon. Oh pis non.

Pourtant je comprend pas, j'en ai pris des baffes dans la gueule par le passé, au sens propre comme au figuré, mais non, j'ai même pas appris à vivre pour la peine.

Pardonnez-moi. Mieux, si vous pouvez, comprenez-moi. Ou cassez-vous.

[ EDIT : je voulais aussi parler de Mon Autre et de la photo, mais c'est dingue comme l'air de rien je suis restée bloquée à tout ce qui pouvait me faire broyer du noir... ]

© Mademoiselle Yum